La mousse de bitume : une solution économique et écologique pour les infrastructures routières

Cette technique ancienne revient aujourd'hui comme une des solutions face aux défis économiques et environnementaux actuels. Dernièrement mise en œuvre à Zegerscappel (59) par l'agence Travaux Publics SNPC, formulée et suivie par le laboratoire ATECLAB pour le compte du Conseil Général du Nord, la mousse de bitume offre une alternative pertinente aux méthodes conventionnelles, en alliant efficacité, durabilité et économie circulaire.

 

Économies substantielles pour les collectivités

À l'heure où les budgets publics sont serrés, la solution de retraitement en place à froid à la mousse de bitume se révèle être un allié précieux. En effet, contrairement aux procédés traditionnels nécessitant des dépenses importantes en granulats neufs et en transports lourds, cette technique permet de valoriser les matériaux déjà présents sur place. Un atout stratégique, comme l'a prouvé le chantier de Zegerscappel : les anciens matériaux de la chaussée ont été réemployés sans nécessiter leur remplacement total, limitant ainsi les coûts de transport et les besoins en ressources naturelles.

Par ailleurs, faisant partie des techniques de retraitement en place à froid (pas de chauffe pendant le mélange), la mousse de bitume réduit considérablement les dépenses énergétiques par rapport à une solution traditionnelle utilisant des enrobés bitumineux.

Une aubaine pour les collectivités locales, toujours en quête de solutions efficaces et abordables pour entretenir leurs infrastructures.
Moins de frais, moins de gaspillage, mais des résultats durables !

 

Une solution plus vertueuse 

Vis-à-vis de l'environnement :
* Technique à froid : économie d'énergie liée à la construction de la nouvelle chaussée
* Réemploi des matériaux en place : réduction des besoins en matériaux nouveaux, limitation des transports (évacuations et approvisionnements)

Vis-à-vis des usagers et des riverains :
* Temps de remise en circulation très rapide (réouverture possible dès le soir même de la mise en œuvre), le retraitement à la mousse de bitume n'étant pas fragile les premiers jours contrairement aux autres retraitements froids à l'émulsion ou au liant hydraulique.
* Temps de chantier considérablement réduit (gain de temps lié à la forte réduction des terrassements par rapport à une solution traditionnelle)

 

Un potentiel limité par des contraintes techniques

Malgré ces nombreux avantages, la mousse de bitume n'est pas exempte de défis. Le premier d'entre eux est lié à la technique même du moussage, dont la réussite est notamment lié aux conditions météorologiques et à la température. Comme c'est le cas pour de nombreuses techniques à froid, la période de réalisation sera alors limitée entre début avril et fin septembre.

En outre, cette technique nécessite un équipement spécialisé et une expertise encore rare. Les machines capables de produire de la mousse de bitume ne sont pas répandues, et leur utilisation nécessite une formation pointue. Pour ce premier chantier d'envergure, réalisé à l'issue de plusieurs planches d'essais réalisées depuis 2022, nous nous sommes donc appuyés sur la forte expérience de l'équipe de France Rabotage (propriétaire de la machine), ainsi que sur un expert spécialiste mondial de la technique de chez Wirtgen (fabriquant de la machine).

 

L'avenir des infrastructures routières

La mousse de bitume incarne sans doute une réponse adaptée aux défis de réhabilitation des infrastructures actuelles : des coûts réduits, un impact environnemental limité et une efficacité éprouvée sur des projets spécifiques. Le succès de cette technique dépend néanmoins largement des conditions locales et de la capacité des entreprises à maîtriser ses contraintes techniques.

Le chantier de Zegerscappel montre bien le potentiel de cette méthode pour transformer la gestion de certaines infrastructures routières et ainsi mieux contribuer aux objectifs de la Loi de Transition Energétique pour une Croissance Verte.